L’homme est nécessairement parfait de ses imperfections. Toutefois, comment concevoir l’imperfection comme étant inhérente à la nature de l’homme dit : fait à l’image et à la ressemblance du Dieu parfait ? Si Dieu en tant que l’être suprême est parfait, l’homme fait à son image serait également parfait. Cependant si l’on conçoit ou remarque une certaine imperfection de et en l’homme, ce serait également et implicitement reconnaitre la nature imparfaite de Dieu. Cependant, étant donné que l’homme se complaît à considérer Dieu d’un être suprême incorruptible, il importe de considérer l’homme pareillement. Pour cela, il importe de se pourvoir des lunettes spirituelles pour y voir clair sur la perfection humaine (qui se parfait de sa perfectibilité sacrificielle).
Ainsi, par crainte de méconnaitre la nature parfaite de Dieu, mais de s’atteler à sa compréhension, il importe de se poser les questions suivantes :
1. L’imperfection considérée est-elle dans la mesure de l’utile absolument et raisonnablement un obstacle ou un atout à l’accomplissement de l’être?
2. Peut-on justement affirmer que l’homme se parfait de ses imperfections parce que c’est dans la mesure de ce qu’il surmontera et connaitra l’utilité de ce qu’il reconnait en lui une imperfection qu’il se parfait ?
Ce qui prolonge d’avantage nos interrogations sur la nature de ce qui est tenu d’une imperfection. En effet, l’imperfection considérée n’est une imperfection en soi que si l’usage qui en est fait n’est pas approprié pour qu’elle soit tenue d’imparfaite, ou alors si en raison de sa temporalité ce qui est tenu d’une imperfection n’est pas encore d’utilité publique reconnu dans le temps présent. D’ailleurs, considérant que tout ce qui est, est utile à l’accomplissement d’un but inconnaissable qui ne s’est peu être pas encore manifester, il importe d’approcher l’imperfection avec audace et patience, en agissant de manière résiliente, dans le respect des différences qui ne sont différentes que d’apparence. Car, cumulativement d’usage à l’accomplissement de l’existence.
A y voir plus près, il se pose d’avantage la question de l’identité d’un Dieu inconnu et méconnaissable qui, pour un homme dans la manifestation de son humanité le tient d’inaccessible parce que globalement déshumanisé (C’est ce Dieu à l’esprit duquel chaque fois qu’un homme pose une action, il lui est fait la reproche de ce qu’il aurait pu agir autrement). Par ailleurs, il se pose aussi la question de savoir pourquoi Dieu serait-il prit pour un idéal face à des hommes fait à son image et à sa ressemblance pourtant potentiellement imparfaits du regard ? L’explication qui nous semble raisonnable est celle selon laquelle c’est tout simplement parce que Dieu n’est pas qu’un homme. Il est un être mythique, une dimension insaisissable, insurmontable et inaccessible dans la mesure où Dieu est tel un Etat, un être dépersonnalisé, un homme spirituel. C’est en cela que l’homme est parfait de ce qu’il est fait à l’image et à la ressemblance de Dieu.
Ainsi, alors que les hommes voient dans un comportement d’homme une imperfection, Dieu y trouve une qualité, une aptitude ou une capacité inutilisée, mal utilisé ou alors inutile dans le présent. Il est impossible de concevoir Dieu dans l’homme si l’homme dans sa relation avec d’autres hommes reste homme cet à dire subjectif. L’objectivation de l’agir humain dans ses relations avec ses semblables suppose l’effacement, la privation du soi ou alors le sacrifice pour autrui. C’est en cela que l’homme se dépouille de son humanisme pour accéder à sa nature divine. Ainsi, l’homme fait à l’image et à la ressemblance de Dieu, serait un homme qui dans une chair la sacrifierait pour l’utilité commune. D’où la subjectivité de la propriété de son propre corps dans ses relations avec autrui et l’objectivité de sa détention précaire. Toutefois, s’il est clair qu’on ne peut raisonnablement sacrifier que ce qui nous appartient d’où l’idée de propriété du corps (propriété corporelle), il importe pour chacun d’être tout d’abord maître de son corps, avant de s’acquitter ensuite de son devoir (facultatif mais pas moins dirimant) sacrificiel (Car en tant qu’esclave, on ne peut véritablement souscrire à l’idée de sacrifice [service] qui se veut un exercice de volonté et non une contrainte) afin de s’affirmer d’une divinité (l’exemple des ressources terrestres exploitées est illustrative du sacrifice de soi pour autrui. Au travers de cela, la terre est un corps céleste et se régénère constamment. Aussi, les nations qui ayant la propriété de leur terre décident de s’en priver pour l’utilité globale ne périssent jamais). Si tant est que Dieu a créé l’homme à son image et à sa ressemblance, alors Dieu est constitué de chair et d’esprit et toutes les fois que l’homme de chair agirait conformément à l’esprit de Dieu, il s’identifie à Dieu, il est fils de Dieu, il est Dieu.
En définitive, l’imperfection n’est pas d’hommes, l’homme étant parfait par nature dans la mesure où en tant que masse qui vit et se meut, l’homme du seul fait qu’il existe est parfait de sa complétude (à défaut duquel il n’existerait). Toutefois, dans ses relations avec ses semblables l’imperfection est d’hommes dans la mesure de la subjectivité du comportement humain, qui a tendance à l’égoïsme. Ainsi, pour que l’homme soit homme il a fallu que ce qui le compose se sacrifie. Il importe donc dans un multivers qui se structure en se déstructurant, que l’homme en retour dans ses relations avec d’autres hommes accepte volontairement de se sacrifier pour accéder à la vie spirituelle et donner vie ou alors participer au souffle de vie d’une entité qui sera en charge du maintien de l’objectivation des relations interpersonnelles (par nature subjective dans la mesure de l’affirmation réciproque du soi), pour la survie et la sécurité de l’espèce. Car, nous avons la tentation de croire qu’en l’état de l’évolution de l’espèce, les humains anormalement formés ou physiquement imparfaits ne sont la résultante que d’une existence précédente imparfaitement vécue dont les conséquences apparaissent physiquement. Prenons pour exemple un appareil électronique, dont les disfonctionnement suggèrent d’avantage des problèmes dans la structuration ou la configuration matérielle/logicielle interne qu’autres choses. Le rôle du technicien ou du médecin étant d’identifier la panne qui occasionne le dysfonctionnement, afin soit de dépanner la pièce, soit d’effectuer une greffe ou une substitution de pièce pour qu’elle continue de fonctionner normalement voire modernement. Mais parfois, il ne s’agit pas d’un dysfonctionnement, ce qui subjectivise l’appréciation de ce qui est tenu d’un dysfonctionnement. D’où la flexibilité dans l’approche. Car, ce qui peut être tenu d’un dysfonctionnement dans l’autre, peut possiblement être la valeur ajoutée à notre propre carence. Par la force des choses, on ne voit que ce qui nous manque ou ce qui nous est proche ou interne et dont nous souhaiterions nous en débarrasser ou serions parvenus à combattre.