Si l’on sacrifice certaines parties de son corps et son esprit pour de l’argent et que cela est décemment considérer comme du travail, pour quel raison le sacrifice de son sexe dans le cadre de la prostitution serait trouvé moins décent voir indécent.
A la vérité, On ne se prostitue que lorsqu’on est à la recherche d’un maître. Celui-ci est le plus souvent plus proche de nous qu’il ne paraît. En effet, on ne se prostitue pas lorsqu’on s’identifie d’un maitre ou que l’on se prétend autonome. La prostitution pour le plaisir de se prostituer est une infamie dans la mesure où on est en perte de repère et atteint d’une schyzophrénie notamment sexuelle.
Ainsi, il n’y a visiblement de décence que d’usage et non d’organe. Car même les organes soi-disant les plus décents peuvent être profanés ou rendus indécents du fait de l’usage qui en est fait. Si l’argent est maître du corps d’une personne, alors peu importe la partie du corps qui lui est soumise, elle est indécente. Tout se passe comme si l’extérieur détermine et conditionne l’intérieur, alors qu’il devrait lui être respectueux et valorisant. C’est pour cela qu’il est recommandé que l’argent soit soumis au corps ou que le corps soit maître de l’argent (qui est sensé le valoriser). Ce n’est qu’à cette condition que le corps est trouvé décent.
Pour ma part il n’est précisement pas question de concevoir la décence en terme de la partie du corps souillée, mais de redéfinir ce qu’est le travail. Ce dernier étant sensé donner de la valeur à un corps qui lui est soumis. Sur ce prisme on comprend d’une part la soumission de l’employé à son employeur (Ce dernier lui souhaitant soumis afin de le valoriser) et d’autre part la soumission de la femme pour son mari (Ce dernier lui souhaitant soumise afin de la valoriser). L’inverse serait premièrement la compréhension des actes démesurés des employeurs vis-à-vis des employés qui les auraient trahis (les premiers étant jaloux), ainsi que les actes démesurés des maris à l’égard des femmes infidèles. On comprends par ailleurs, et ce secondement les ruptures, insoumissions et rébélions des employés non-valorisés vis-à-vis de leurs employeurs qui les privent de dignité en les esclavagisant. On comprend également les désertions et l’insoumission des femmes non valorisées par leurs maris.
Il sied donc de considérer la prostitution dans l’avarisme. Car, on ne peut servir plusieurs maîtres à la fois. Il n’est donc pas un rapport à l’intimité, ou des zones infranchissables du corps au risque d’impureté, mais plutôt d’éthique du comportement social. Celle-ci proscrit toute forme d’asservissement du corps, ou d’intracabilité de corps parceque trouvé sans maître (c’est pourquoi la société célèbre le mariage qui confère un certain droit de propriété officielle). En effet, il faut un maître pour chaque corps. L’illustration la plus visible est la configuration des appareils génitaux.
Parceque la prostitution n’est pas un travail (étant donné sa nature sans maître), il n’y a véritablement de travail qu’auprès du maître qui nous valorise. Il n’y a pas que le sexe qui/qu’on prostitue (peut prostituer), toutes les parties du corps peuvent l’être (si elles sont livrés à plusieurs maîtres). Ainsi, si valoriser la prostitution revient à dénaturer le travail, alors qui conçoit le travail devrait se soustraire aux dynamiques prostituantes (abus, esclavages etc…), pour embrasser la logique valorisatrice. Par ailleurs, qui ne conçoit pas le travail dans la décence, devrait accepter la trahison et l’infidélité de son employé ou les sévices et abus de son/ses employeur(s). En cela chaque activité est un travail, constaté par un contrat de valorisation. C’est notamment le cas pour le mariage dont l’acte fait foi.