Limité ou illimité ?

Je n’ai aucune limite. Je n’ai que des peurs. Par conséquent, je n’ai de limite que la peur.

J’ai été créé sans qu’il ne me soit opposé de limite que mon corps qui me donne d’être et l’existence d’autrui que je me dois de considérer. Je n’ai peur que dans la mesure de mon corps (des atteintes possibles, douloureuses et inhumaines : qu’à partir du moment où mon intégrité physique est atteinte ou menacée d’atteinte.

A partir du moment où mon corps ne me sera plus une limite vue l’attention et les soins recommandés à son maintien, j’aurai surmonté mes peurs et expérimenterai la vie spirituelle qui me donnera de saisir l’insaisissable.

Cependant, étant donné que la vie spirituelle n’est possible que dans le corps mortel qui en constitue sa limite, vivre spirituellement suppose nécessairement de vivre mortellement sans y dépendre (la prise de risques).

La peur n’est donc plus un aveu de lâcheté mais un instrument de mesure du risque, de même que la vie spirituelle se soustrait désormais à l’idéal de vie véritable qui a besoin d’un corps pour s’exprimer et s’épanouir.

Il n’y a donc point de limite insurmontable et d’illimitation qui soit soustraite à la vitalité charnelle.

La modération consiste à vivre dans un corps sans y être (vous êtes dans le monde mais vous n’êtes pas du monde).

Ne vivez donc pas les cieux (métaphysiquement) comme si la chair n’existait pas. Ne vivez pas la chair (charnellement) comme si le spirituel (le royaume des cieux) n’existait pas. Au contraire, vivez la vie éternelle qui se conçoit dans la chair et l’esprit.

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